En 2013, Thomas PIKETTY publie un ouvrage aujourd’hui mondialement connu et qui va apparaître comme un véritable pavé dans la mare : « Le capital au XXI^ème siècle ».

Les inégalités s’accentuent en ce début du XXIème siècle

La thèse de cet immense travail à la fois historique et statistique est limpide : les inégalités en ce début du XXIème atteignent de tels niveaux qu’il est possible de les comparer à celles qui existaient au XIXème siècle et au début du XXème siècle et ce, malgré tous les efforts entrepris pour estomper ce mouvement.

Une vision aujourd’hui largement partagée

Vision solitaire d’un homme ? Malheureusement non. Le 8 Juin 2018, l’INSEE sort son étude sur les revenus et le patrimoine des français. Et l’Institut fait le même constat : la pauvreté augmente et les inégalités entre les couches les plus aisées et les couches les plus pauvres s’accentuent.

Un enjeu de société

En quoi ces inégalités sont-elles préoccupantes et de quoi sont-elles le signe ? Pour Thomas PIKETTY, la mauvaise répartition des richesses entre les mains d’un petit nombre de plus en plus riche et de moins en moins nombreux, devient un sujet majeur de société au point qu’elle est susceptible de compromettre à terme la stabilité des sociétés démocratiques modernes. Rien de moins.

Cette thèse est-elle exagérée ? Il faut croire que non. Tout récemment, le 9 Juillet 2018, Olivier BLANCHARD, Professeur au MIT et ancien Directeur des études au Fonds Monétaire International (FMI) affirme que la montée des populismes en Europe trouverait en grande partie son origine dans le fait que « …les élites politiques et économiques sont coupables de ne pas s’être assez préoccupées de la montée des inégalités. Elles ont trop fait confiance au capitalisme et au « consensus de Washington », selon lequel le marché serait toujours bon ».

Ainsi, selon de nombreux observateurs, la réduction des inégalités dépasse largement le seul problème de l’injustice. La montée inquiétante des populismes en Europe comme aux Etats-Unis, centrés sur un rejet unanime des « élites », jugées, à tort ou à raison, responsables de la situation, devient un enjeu considérable pour la stabilité et l’avenir des démocraties.

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